Lecture du jour :
Psaume 93 | Romains 5

Méditation | Karl Barth (Suisse, 1886-1968)
Quand nous parlons de la grâce, nous pensons au fait que l’inclination favorable de Dieu envers la créature qui ne se laisse pas aigrir et frustrée par la résistance de celle-ci. Quand nous parlons de sainteté, nous pensons, d’autre part, au fait que son inclination favorable vainc et détruit cette résistance.
Dire la grâce, c’est dire le pardon des péchés; dire sainteté, jugement sur les péchés. Mais puisque les deux reflètent l’amour de Dieu, comment peut-il y avoir l’un sans l’autre, le pardon sans jugement ou le jugement sans pardon?
Ce n’est que là où l’amour de Dieu n’est pas encore révélé, pas encore ou plus cru, qu’il peut y avoir ici une séparation au lieu d’une distinction. Dans ce cas, le pardon serait déduit in abstracto du péché, et le jugement de la condamnation. Ce ne serait pas le jugement de Dieu dans un cas ou le pardon de Dieu dans l’autre.
Si nous parlons dans la foi, et donc dans la lumière de Dieu et de son amour, et par conséquent du pardon et du jugement de Dieu, nous distinguerons, mais nous ne séparerons certainement pas, entre la grâce de Dieu et la sainteté de Dieu.
Le lien entre les deux se résume de manière décisive dans le fait que tous deux caractérisent et distinguent son amour et donc lui-même dans son action dans l’alliance, comme le seigneur de l’alliance entre lui et sa créature.