Samedi de Pâques, jour qui sépare le Calvaire de Jésus et sa Résurrection : Jésus est mort et enterré. Quand je pense à cette réalité, je me sens tendue. J’imagine le désarroi et l’incompréhension de Marie, la mère de Jésus qui gardait tout dans son cœur, de Jean son best friend (meilleur ami), et de tous les autres.
Samedi de Pâques est le jour de l’incompréhension, du silence, de la douleur !
En faisant mémoire, nous ne pouvons pas éviter cette réalité de ces quelques heures où Jésus est mort ! Réellement mort ! Et je vous rappelle que si nous qui avons cette révélation de Jésus ressuscité, à l’époque, personne n’en connait l’issue si ce n’est Dieu. Aujourd’hui, encore bon nombre de nos contemporains, jeunes et vieux, croient que Jésus est mort ! Car historiquement, personne ne peut rejeter le fait que Jésus a bien vécu.
Jésus est mort !
Les amis de Jésus
Hé ! Jésus est mort ! Personne ne comprend ! Celui que l’on croyait être notre sauveur des romains, même lui est tombé entre leur main ! Lui qui était juste, il est mort ! Une supercherie ? Qu’est ce que nous avons mal compris ? Pourquoi tant d’injustice avec Jésus qui a fait tant de bien autour de lui ? Ok, il a confronté certains qui ont pris la grosse tête croyant avoir la vérité et/ou insultant les plus faibles, les plus pauvres ; ceux qui ont détourné la loi de Dieu pour en faire leur profit.
Mais quand même, c’est Jésus ! Il ne pouvait pas leur faire cela !
L’incompréhension s’installe rapidement dans le cœur de chacun. Nous ne sommes pas tous égaux pour la gérer.
Pour la famille charnelle et spirituelle de Jésus, pour ses amis, la place est au deuil avec tous les sentiments que cela comporte !
La douleur : un sentiment ? Je dirai la conséquence de l’émotion vive. La mère de Jésus, Marie, a souffert dans ses entrailles. Elle perdait son fils. Plusieurs mères ayant perdu un enfant peuvent comprendre la douleur de Marie. Ce qui rajoute de la douleur, est le fait que Jésus est innocent ! Il n’a fait aucun mal si ce n’est vivre des désaccords fondamentaux avec les pharisiens et les sadducéens.
La colère de ce que l’on a fait vivre et subir à Jésus. Comment Judas qui a suivi Jésus, a pu le trahir ainsi ? Ces responsables religieux que font-ils ? Ils tuent Jésus comme un criminel alors que tout ce qu’il disait, était démontré par des faits et la Torah ! Le cri d’injustice est insupportable. Cette colère qui fait mal; cette colère qui paralyse; cette colère qui donne envie de se venger … surtout devant l’incertitude, l’incompréhension, l’inconnu.
Le chagrin et la tristesse envahissent les amis de Jésus et tout ceux qui le connaissent et ont vécu avec lui. Ils ont vu ce qu’on lui a fait subir, ils ont entendu ce que l’on a dit de lui. Ils ont tué celui que nous aimions. Celui qui a dit qu’il est le chemin qui mène à Dieu, qu’il est le bon berger qui prend soin de ses brebis. D’ailleurs, comment va t’il prendre soin de nous : il n’est plus ! Comment allons nous vivre sans lui ?
La déception devait être grande et même la désillusion des disciples, de la famille, de la foule. Ce que Jésus a dit, était ce véritable ? Il a dit qu’il était le sauveur du monde (Jean 4). Jésus n’est plus, alors plus de sauveur, plus de maître, plus d’ami, plus de fils … Quel avenir ? Tout va t’il redevenir comme avant ?
La culpabilité ? Judas s’est suicidé. Pierre se cache car comme l’a dit Jésus, il a renié son ami 3x avant que le coq ne chante. Jean soutient la mère de Jésus et les quelques femmes qui sont là … Et les autres ? On en n’entend plus parlé ! Où sont ils pendant ces moments si intenses de souffrance ? Le sentiment de culpabilité devait être grand chez plusieurs : ils ont laissé tomber leur ami – celui qui les a tant aimé et qu’ils ont tant aimé.
La peur : à part Jean et les femmes – ils ont tous fui. La fuite est bien une manifestation de la peur ! Je pense que du moment où Jésus a été arrêté, chacun a eu peur pour « sa peau ». S’ils ont arrêté Jésus, ils peuvent aussi nous arrêter car nous étions avec lui. J’imagine bien aussi les pensées qui devaient s’agiter dans tous les sens et nourrir cette terreur qu’ont pu ressentir plusieurs.
La honte : Celui que nous avons suivi, en qui nous avons cru – est arrêté, condamné et mort en quelques heures ! 3 ans de tromperie ? La honte – on n’a rien vu ! Aux yeux des autres, les disciples doivent ne plus savoir où se mettre ! Ils étaient avec celui qui se disait être le roi des juifs, le sauveur du monde. Mort : il ne peut plus rien faire ! Les disciples se cachent peut-être aussi car ils ont perdu la face. Le regard des autres doit peser !
Jésus savait ce qu’il disait quand il encourageait les disciples de prier pour résister quand l’esprit du mal agira. C’est maintenant qu’ils ont besoin de courage, d’audace, de clairvoyance, de bienveillance, de solidarité, de garder leur position et de comprendre ce qui est en train de se passer !
Jésus, dans sa mort
Pourtant avant sa mort et de toute éternité, Jésus, lui, savait ! Il connaissait sa destinée : plusieurs prophéties en parlaient de ce temps que Jésus allait vivre (Esaïe 53, Zacharie 9.9, Psaume 22.17-18, Nombre 9.12).
Comme toutes les personnes décédées avant lui, Jésus est descendu dans le séjour des morts. Ce dernier est décrit comme étant un endroit de souffrance (Luc 16.24) pour les personnes pécheresses.
Arrivant dans cet endroit, Jésus a annoncé la bonne nouvelle aux esprits enfermés dans ce lieu. « Ils ont été jugés selon ce qu’ils ont fait, comme tous les humains. Mais maintenant, grâce à l’Esprit Saint, ils peuvent vivre selon Dieu. » 1 Pierre 4.5-6
Si Marie, la mère de Jésus, ses amis les disciples et toutes les personnes qui le suivaient, font face à une totale incompréhension et à des émotions difficiles à gérer, Jésus continue sa mission avant de ressusciter.
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